Lettre à Mon
Tempo (4)
J'ai bien reçu ta lettre, Mon Tempo ! Je
sais que c'est le vent de la nuit qui l'a glissée sous ma porte !
Je lis et je relis où tes pattes mouillées ont imprégné la
feuille comme des traces noires ineffaçables, et j'entends tout ce
que j'aime de Toi.
L'empreinte que tu laisses lorsque tu es
heureux, celle – dans l'escalier – lorsque nous revenions de
promenade et que la terre du sous-bois s'était collée sous nos
pieds ! Les gens disaient que nous salissions tout... Les gens,
Tu le savais, ne nous aimaient pas trop... A présent, comme tu le
dis, nous ne laissons plus de trace dans l'escalier. Cela te fait
rire, tu penses : « Ils n'aboieront plus contre nous ! »
C'est vrai, autant tu étais calme et savait tout discerner, autant
ces gens auraient fini par nous mordre !
Ta lettre est un
magnifique dessin où je perçois chacun des coussins de tes pattes,
surtout celles de devant ! J'ignorai que tu étais autant
gaucher que droitier bien que, lorsque je te disais : « Tempo,
donne la patte » en te tendant une main, tu donnais toujours la
patte vers la main qui t'étais tendue, une fois la gauche, une fois
la droite.
Le plus exquis de cela c'est que tu le faisais en me
regardant droit dans les yeux car Toi, Mon Tempo, tu regardais
toujours, qui que ce soit, droit dans les yeux différemment des
êtres humains qui se détournent les uns des autres, certains même
préférant regarder leurs chaussures !
Ce qui m'attriste,
vois-tu, c'est que rares furent les êtres humains qui perçurent ou
comprirent combien tu étais bon, combien s'approcher de Toi était
un bonheur ! Bien sûr il y a eu Lyne, mais qui d'autre,
dis-moi !
Mais à te lire, je comprends qu'il ne convient
pas de les nommer car ta sagesse est plus grande que la mienne !
Tu as toujours su me dire « arrêtes-toi là ! » Tu
as toujours su que mes souffrances ne m'autorisaient pas à déverser
ma verve comme un aboiement, Toi qui n'aboyait qu'en cas de danger
réel. Toi, Mon Tempo, plein de sagesse et d'amour, Toi qui –
toujours – chercha partout comment donner de l'amour !
Ta
lettre me touche profondément et – tel que tu me connais – outre
mes blessures, mes maladies et mon immense difficulté à vivre, je
t'écouterai, je t'obéirai et s'il vient un jour où ce soit Toi qui
me demande de te donner la patte, je le ferai !
J'espère que
le vent de la nuit glissera encore tes lettres sous ma
porte !
….
Le 20 09 2015
Alain
Girard
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Commentaires
pour ma part, c'est idem... impossible d'accéder à aucun blog de vefblog.net
j'espère que cela ne sera que passagé car, de mon côté, j'ignore même comment les joindre dans ce genre de cas!
Amitiés. Alain
fanfan de nouveau, depuis hier, je ne pouvais plus accéder à votre blog, amitiés, fanfan